Quel rapport entre Alimentation obésité et maladie Alzheimer ? À mesure que la population mondiale vieillit, le taux d'Alzheimer devrait augmenter, passant de 36 millions à 115 millions de personnes atteintes d'ici 2050. La cause définitive de cette maladie est encore inconnue. Ce que nous savons, c'est que le cerveau d'une personne atteinte d'Alzheimer développe une accumulation anormale de protéines qui interfère avec les signaux neurologiques. Cela provoque la mort des cellules cérébrales, entraînant ainsi des dommages progressifs et malheureusement irréversibles.
Des recherches récentes et des rapports dans les médias indiquent que le diabète et l’obésité sont des facteurs qui contribuent à la prévalence croissante de la maladie d’Alzheimer. Mais dans les faits, qu'en est-il, ce lien est-il avéré ?
La recherche montre que le risque d'Alzheimer augmente de 1,6 fois plus chez les personnes atteintes de diabète de type 2.
Dans les faits, la maladie d'Alzheimer semble partager les mêmes facteurs de risque que le diabète de type 2 et les maladies cardiaques, tels que l'obésité et la résistance à l'insuline. Et tout comme le diabète de type 2 et les maladies cardiaques, la maladie d'Alzheimer est désormais considérée comme une maladie chronique du mode de vie, alors qu'on la considérait comme une maladie n'affectant que les personnes âgées.
De vastes études démographiques ont révélées que l'amélioration du contrôle du diabète et de la santé cardiovasculaire, combinée à de l'activité physique et à une meilleure alimentation, réduisait significativement le risque d'Alzheimer.
Bien que cela ne signifie pas que l’obésité et le diabète provoquent la maladie d’Alzheimer, ils sont tout de même reconnus comme facteurs aggravants et favorisants.
Une étude de 2005 a montré que le cerveau des personnes atteintes d'Alzheimer avait des niveaux réduits d'insuline. Des études sur des souris nourries avec un régime riche en graisses et en sucre ont mis en lumière à la fois la résistance d'Alzheimer et la résistance à l'insuline.
Depuis, de nombreuses études ont également montré la coexistence d’Alzheimer et de la résistance à l’insuline.
Le lien soupçonné entre la maladie d'Alzheimer et la résistance à l'insuline indique le rôle de l'insuline dans la fonction cérébrale normale. Celle-ci régule le métabolisme du glucose (le principal carburant du cerveau) ainsi que de nombreux autres processus chimiques importants pour la mémoire et la fonction cognitive. Dans le diabète de type 2, la résistance à l'insuline dans les muscles et le foie entraînerait des graisses toxiques appelées céramides. Les céramides sont produites dans le foie des personnes atteintes de diabète de type 2 et voyagent vers le cerveau, provoquant une résistance à l'insuline, une inflammation et la mort cellulaire.
Ces résultats ont conduit les chercheurs à étudier les effets de l'insulinothérapie. Quatre mois de thérapie insulinique intranasale chez 104 adultes atteints de troubles cognitifs et d'Alzheimer ont montré une amélioration de la mémoire et des capacités fonctionnelles.
Les études épidémiologiques peuvent trouver un lien entre une alimentation malsaine et Alzheimer grâce à cette théorie de la résistance à l'insuline. De ce fait, est-il possible qu'une mauvaise alimentation puisse contribuer au déclin cognitif et à favoriser la démence ?
Un régime riche en graisses saturées a été lié à la résistance à l'insuline. Un régime à indice glycémique élevé entraîne une glycémie élevée chez les personnes intolérantes au glucose. Une consommation excessive d'énergie entraîne une prise de poids et l'obésité abdominale entraîne une augmentation de l'inflammation chronique, qui peut affecter le tissu cérébral.
Malgré les difficultés rencontrées par les études épidémiologiques pour établir des relations de cause à effet, il est important de noter de nombreux autres facteurs liés à une mauvaise alimentation. Une mauvaise nutrition peut entraîner une anémie, qui peut à son tour affecter la cognition et la mémoire. Des niveaux élevés d'homocystéine dus à une faible consommation de folate provoquent également une inflammation ; un faible apport en vitamines du groupe B peut entraîner une mauvaise fonction neurologique.
Il existe actuellement plus de 1 000 essais cliniques enregistrés qui étudient l'effet de différents médicaments ou suppléments nutritionnels uniques sur le développement de la maladie d'Alzheimer.
Mais à ce jour, il n'y a pas suffisamment de preuves pour montrer une amélioration significative de la maladie d'Alzheimer en utilisant un médicament spécifique ou des composants individuels d'un régime alimentaire. La plupart des essais nutritionnels se sont concentrés sur des nutriments uniques ou des «balles magiques», et non sur des régimes entiers.
Si l'on tient compte des impacts d'une mauvaise alimentation que ces études s'efforcent de mettre en lumière, alors on peut également imaginer et considérer ce qu'une bonne alimentation peut nous apporter tout au long de la vie. Que ce soit pour prévenir ou aider à la guérision, la nutrition tient un rôle central, tant sur le plan physique que sur le plan émotionnel.
Voilà une bonne raison de consulter une nutritionniste et chacun sait que "prévenir vaut toujours mieux que guérir".
Si de nombreuses études révèlent les dégâts de la malbouffe, d'autres nous révèlent aussi les bienfaits d'une bonne nutrition. Des molécules simples, naturellement présentes et aux pouvoirs insoupçonnés jalonnent notre vie quotidienne. Certaines peuvent se révéler être de véritables anges gardiens, ou de précieux alliés pour combattre la maladie.
Et si il suffisait de manger autrement, de manger consciemment ? Cela paraît si simple de tout changer, mais au final, est-ce si difficile ?
"Que ton aliment soit ta seule médecine" - Hippocrate